mon AVC
L'attaque
Fin octobre 2008, en un début d’après midi comme un autre (14h30 environ) sur mon lieu de travail en région parisienne, j'ai soudain ressenti une douleur vive à la nuque (comme si j'avais reçu un coup de bâton) après avoir toussé violemment.
Au fur et à mesure que la douleur s’élargissait sur tout le crane coté gauche, je me sentais tituber, comme un ivrogne.
Il fallait vite que je m'assoie, j'avais beaucoup de mal à tenir debout.
Rapidement, la douleur gagnait l'oeil. J'y voyais plein d’étoiles, même si je le fermais.
J'informe un collègue que je me sens pas bien. Il n'a pas compris de suite, j'articulais mal.
Il a du se dire que je n'avais pas de blessure, dont rien de bien méchant.
Difficilement, je demande un verre d'eau, je commence à avoir des sueurs froides, des tremblements.
A ce moment je me dis "ok tu vas juste tomber bêtement dans les pommes, et dans deux minutes tu vas en rire"
Mais je reste conscient, et la douleur persiste.. Je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait.
J'attends 5 à 10 minutes...
Je me décide à me lever de la chaise, mais je n'ai pas assez de force pour prendre appui sur ma jambe droite, je me sens complètement engourdi, presque paralysé de ce coté.
Mon collègue décide de m'emmener a l'infirmerie, en me tenant le bras.
Je ne peux que m'appuyer sur un mur pour avancer. Au bout de quelques mètres, mon oeil droit voit l'horizon a 45°.
J'arrive à l'infirmerie, ayant du mal à parler et aussi à déglutir, j'explique brièvement mon mal de tête, et que je titube.
L'infirmière me dit que j'ai l'oeil rouge, et m'invite à m'allonger un peu, avec un verre d'eau. je n'arrive même pas à bien le tenir de la main droite.
Elle me prend la tension.
"reposez vous encore un peu"...
16h00... l'heure à laquelle les infirmières ne vont pas tarder à partir...
"vous pouvez conduire ?"
"je n'ai pas le permis de conduire, je suis a pieds"
"et vous pouvez marcher ?"
"non, pas vraiment" (j'ai deux kilomètres pour rentrer)
"ok, je vais appeler un taxi, ne vous inquiétez pas, vous ne paierez rien"
"ok ok..."
(A ce stade, je ne sais toujours pas ce que j'ai. La douleur qui s'estompe un peu, me fait dire que je doit seulement aller me coucher, et que j'irais mieux demain)
Le taxi me ramène devant mon immeuble.
Me voila devant mon immeuble, j'habite au 5eme étage, sans ascenseur.
"Aller courage, tu montes, tu te couches et ça ira mieux après."
Je commence les premières marches.. ça tangue trop.. pas moyen...Je me dis que depuis le temps ça aurait dû passer.
Exténué, ne tenant quasiment pas sur mes jambes, je fais demi tour et je vais en direction de mon médecin traitant.
Un peu moins d'un kilomètre, courage.. pourquoi n'ai-je pas été directement là bas? L'infirmière n'a pas appelé les pompiers, ne m'a rien dit de spécial, ça doit pas être méchant...
17h00... je rentre dans la salle d'attente.. 6 personnes devant moi.. je m'installe, je récupère, je suis en sueurs, j'ai des vertiges, je garde mon oeil gauche toujours fermé car trop désagréable de voir de travers.
Une des patientes me voyant vraiment mal en point, me propose de passer avant les autres.
J'explique ce qu'il m'est arrivé au médecin, et m'informe que je doit prévenir quelqu'un pour m’emmener aux urgences pour passer un scanner IRM.
J’appelle une collègue de travail qui se propose de venir me chercher, car pas de famille proche.
"c'est bon quelqu'un arrive"
Je passe quelques autres coups de fils, surtout à la famille, leur donnant la situation.
"tu bafouilles j'ai du mal a te comprendre" me dit ma mère.
"kinquète pa, che vai chuste faire un scan, car che chui pas trè bien".
J'appelle une autre amie, connue récemment par internet avec qui j'ai de bons liens, qui habite dans le sud de la France.
Elle avait l'air beaucoup plus paniquée que moi à l'idée que j'ailles aux urgences.
18h30.. Ma collègue m’emmène a l’hôpital le plus proche.
Je raconte mon bla bla aux urgentistes, qui ni une ni deux me branchent les électrocardiogrammes et appellent le SAMU pour me transférer dans un autre hôpital.
"on vous emmène a l’hôpital Sainte-Anne"
..
(confus, je ne demande même pas pourquoi, ni ce que j'ai. Je suis quelqu'un qui ne panique pas, je reste calme, je laisse faire, c'est leur métier après tout.)
..
Je me souviens même d'avoir blaguer avec les urgentistes du SAMU, lorsqu'ils m'ont dit qu'ils allaient me faire une piqûre..
"Vous pouvez y aller, je sens rien du coté droit"
A ce moment, j'ai réalisé que c’était plus grave que ce que je pensais, mais je restais très calme. Je ne me voyais pas en réel danger, malgré la situation, car complètement ignorant.
20h00... Arrivé a l'Hôpital Sainte-Anne, je suis sur le brancard du SAMU, on me sort de la camionnette, j’aperçois "URGENCES" "NEUROLOGIE"... et me voilà à passer les examens toute la nuit. Scanner, IRM, sonde d’échographie-Doppler du coeur (en passant un tube dans l'oesophage.. j'ai détesté grrr)
...
...
4h00 ou 5h00 du matin..
(Je ne sais plus trop l'heure, je n'avais plus la montre sur moi a cause des radios)
On me met en observation, dans une chambre, branché de partout à des machines vraiment énervantes qui n’arrêtent pas de sonner.
Je suis complètement épuisé, je n'ai qu'une envie, dormir.
Arrive alors le Médecin de garde.
Il me montre l'IRM sur laquelle il désigne un point blanc.
Il m'explique (je comprenais rien au charabia j'ai demandé de me dire ça comme si j'avais 5ans)
"Un vaisseau sanguin s'est bouché pendant un certain moment, ce qui a asphyxié des cellules dans le cervelet."
Apparemment j'aurais fait une sorte de syncope tussigène, c'est a dire que lorsque j'ai toussé, l'augmentation soudaine de pression du liquide céphalorachidien, plus d'autres facteurs (tabac, tension, et / ou autres facteurs) auraient provoqué cet AVC.
Ce n'est que supposition mais c'est ce qui semple le plus probable. J'aurais pu l'avoir sans ça, mais surtout...
J'aurais pu avoir pire.
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IRM de contrôle
Demain matin je vais passer une angio IRM cérébrale, je verrai à ce moment l’évolution depuis l'avc.
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